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08/06/2025
Elle est quasi-centenaire, brille de tous ses feux, mais engloutit habituellement ses 50 litres aux 100. La Bugatti Royale "Coupé Napoléon", légende de l'automobile, a roulé vendredi à Mulhouse avec un nouveau carburant encore au stade expérimental.
Au démarrage, la "Joconde de l'Automobile", avec ses six mètres de long, enfume son atelier de restauration avant de sortir sur l'autodrome du Musée de l'automobile de Mulhouse. Premiers tours de piste avec le nouveau carburant, sous les yeux de passionnés d'automobile.
"Cette voiture fait partie des six Bugatti Royale qui ont été fabriquées" entre 1926 et 1931, s'enthousiasme Brice Chalançon, responsable de l'atelier de restauration, avant de prendre le volant du bolide, censé atteindre les 200 km/h.
"C'est une voiture hors normes (...) Elle a été fabriquée pour être plus belle que les Rolls à l'époque", raconte-t-il.
À l'époque, "c'était la taille et les finitions qui étaient exceptionnelles, pas la technologie". C'était "la voiture la plus prestigieuse du monde", destinée à la royauté, d'où son nom.
Ettore Bugatti, créateur de la marque alsacienne, en fit son joujou personnel à sa sortie en 1926.
Avec son moteur 8 cylindres en ligne d'une cylindrée de 12 763 cm3 développant 300 cv, cette Bugatti est onéreuse à la construction et à la vente. La production de la série s'arrêta en 1931, victime de la crise des années 1930.
- Hydrogène et CO2 -
Le modèle, exposé au Musée de l'Automobile - collection Schlumpf, roule habituellement une fois par an "sans problème depuis sa construction", comme l'assure M. Chalançon.
Cette fois, la sortie est justifiée par l'utilisation d'un nouveau carburant de synthèse, produit par Aramco à partir d'hydrogène et CO2, comme l'explique le directeur du centre de recherche sur les carburants du géant pétrolier saoudien, Pierre-Olivier Calendini.