Serge Bellu
18/04/2024
Il y a 100 ans, la France accueille, fait exceptionnel, les Jeux olympiques d'hiver et d'été tandis que Bugatti commercialise pour un usage routier une machine de course qui serait l'équivalent de nos Formule 1 actuelles.
Nous sommes au milieu des Années folles. Le redressement des économies européennes, à partir de 1924, s'accompagne de progrès sociaux qui favorisent la démocratisation de l'automobile. Les voitures populaires, jusque-là rares sur le marché, se multiplient. Leur apparition est encouragée par l'émancipation de la femme qui constitue l'un des bouleversements dans la société des Années folles. Publiée en 1922, La Garçonne du romancier Victor Margueritte a marqué les esprits. Les constructeurs ne rechignent plus à s'adresser aux femmes, à leur proposer des automobiles plus maniables, plus compactes et plus coquettes. Mistinguett, Gaby Morlay, Greta Garbo se montrent volontiers au volant. En novembre 1924, la couverture du magazine Vogue, signée Georges Lepape, montre une créature androgyne devant une torpédo Voisin. La femme devient consommatrice... sans pour autant obtenir l'égalité civique.